L'oiseau noir by Richard Stark

L'oiseau noir by Richard Stark

Auteur:Richard Stark [Stark, Richard]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature américaine, Policier
Éditeur: Gallimard - Série Noire
Publié: 2017-05-04T18:14:40+00:00


XIX

Grofield se réveilla. Ses diverses douleurs se rappelèrent aussitôt à lui et une énorme vague de désespoir le submergea et l’emplit d’amertume et de pessimisme.

Quelle situation. Suspendu à ce sacré plafond, collé là-haut comme un papillon mis à sécher sur une planche. Et s’il essayait de regagner le sol, il tomberait en plein sous les yeux des deux salopards qui surveillaient le couloir.

Pouvait-il rester comme ça ? Bon Dieu, non. Le matin venu, on se mettrait à sa recherche, il y aurait probablement des allées et venues dans ce garage. Il y avait remarqué deux ou trois motoskis, sortes de petits scooters munis de skis à l’avant et de chenillettes à l’arrière, et le lendemain on s’en servirait sans doute pour lui courir après. Tôt ou tard, quelqu’un allait lever la tête et l’apercevrait.

Mais que pouvait-il faire d’autre ? Il avait prolongé sa vie de quelques heures en s’installant là-haut, mais il les avait passées à dormir. À présent il avait chaud, mais il était encore plus raide qu’avant. Et il n’avait pas plus d’espoir.

Il changea de position, s’efforça de rendre sa situation un peu moins intenable, mais il n’y réussit pas. Pourtant, dans ses mouvements, il se cogna le coude contre le moteur, ce qui ajouta une souffrance à ses misères déjà nombreuses. Il lança un regard noir au moteur, puis se mit à l’examiner avec plus d’attention.

Un moteur électrique. S’il pouvait provoquer un court-circuit et que les plombs sautent, les lumières s’éteindraient peut-être le temps qu’il saute à terre sans se faire voir. Le matériel qui encombrait l’entrepôt lui permettrait de se planquer et il attendrait la suite des événements.

C’était toujours mieux que de rester accroché comme ça, alors merde, pourquoi pas ? En se contorsionnant, il se rapprocha un peu du moteur au point qu’il finit presque par s’y coller, et il en fit un examen approfondi.

C’était peut-être ça : deux fils qui sortaient d’une boîte fixée au plafond et qui étaient reliés à deux vis à l’arrière du bloc. S’il parvenait à croiser ces deux fils – sans s’électrocuter – le moteur et quelques fusibles allaient faire boum.

Il lui fallait donc un outil en métal. En avait-il sur lui ? Non, naturellement. Il regarda un peu partout sur le moteur dans l’espoir d’y repérer une pièce secondaire qu’il puisse facilement ôter, mais il n’en vit aucune. Quant au bâti, il ne lui offrait aucune pièce en rab qu’il pouvait utiliser. Il leva les yeux, surtout pour prendre Dieu à témoin de ses souffrances, et repéra des clous qui dépassaient du plancher de l’étage supérieur. À certains endroits, on avait enfoncé des clous, peut-être pour consolider des cloisons dans la pièce du dessus, et quelques-uns ressortaient par en-dessous de deux ou trois centimètres.

Un de ces longs clous tentateurs était à sa portée. Grofield ôta son gant droit, leva la main pour saisir le clou entre le pouce et l’index. Il tira dessus et le tordit vers lui. Le clou résista, mais Grofield insista, et quand il l’eut plié à environ quarante-cinq degrés, il poussa dans l’autre sens.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.